Témoignages de persévérance scolaire



François

Conseiller en information scolaire et professionnelle au Carrefour jeunesse-emploi de Laval depuis 17 ans


Comme beaucoup de personnes, j’ai rencontré plusieurs embuches au cours de mon cheminement scolaire. Il n’y a rien d’anormal et c’est vrai.

Toutefois, laissez-moi vous dire que lorsque j’étais au primaire et même au secondaire, ça n’allait vraiment pas bien. J’ai eu beaucoup de difficulté, plusieurs échecs et j’ai même dû reprendre ma 5e année au primaire. On m’a dit que j’avais des difficultés d’apprentissage. Peut-être,mais j’ai aussi vécu de l’intimidation (même si à l’époque, on n’en parlait pas vraiment). Il faut dire que mon apparence physique n’aidait pas et surtout avec mes difficultés d’apprentissage.



Une fois au secondaire, j’ai été classé dans un groupe où plusieurs avaient des troubles de comportement. Étrangement, moi, j’avais uniquement de la difficulté dans mes études, je n’étais pas hyper actif. Mes parents ne comprenaient pas pourquoi. J’ai passé plusieurs tests d’aptitudes. J'ai rencontré le psychologue de l’école ainsi que le conseiller d’orientation. C’est à ce moment-là que l’équipe-école, avec la direction de l'école, ont dit à mes parents que je n’allais pas finir mon secondaire et qu’il serait mieux pour moi que je pense à me diriger vers un métier semi-spécialisé.

Là, mes parents n’ont pas accepté ce verdict. Ils se sont battus pour que je puisse recevoir une éducation juste et équitable. Ils ont défendu le droit que je puisse suivre des cours comme tout le monde. Ils ont toujours cru en moi. Ils m’ont toujours encouragé à foncer et à ne pas me décourager.


Je vous invite à lire la note que mon père a écrite pour témoigner de son encouragement et de son aide qu’il m’a apportée tout au long de mes études et encore aujourd’hui, je peux compter sur son aide précieuse.

J’ai obtenu mon DES, je suis allé au cégep et également à l’université. Je suis fier d’avoir obtenu mon baccalauréat. Je suis fier de cet accomplissement. J’ai fait taire tous ceux et celles qui n’ont pas cru en moi et c’est ma plus grande fierté (après mes enfants). Plusieurs disaient que ça ne serait pas possible. Je ne les ai pas écoutés. Je n’ai pas décroché. J’avais un seul but, me rendre le plus loin possible et mon objectif ultime était d’obtenir un baccalauréat.

Je ne me suis pas laissé démotiver par les échecs que j’ai eu. Le chemin a été long et ardu, mais j’ai persévéré. Je remercie mes parents et en particulier mon père comme en témoigne ce court texte qui est à la suite de mon témoignage.

Aujourd’hui, j’ai une carrière que j’adore et je suis épanoui professionnellement. Toutes les valeurs que j’ai acquises au cours de ces expériences, je veux les transmettre à mes enfants. Je veux aussi aider des personnes qui, comme moi, ont connu ou qui connaissent des difficultés à ne pas lâcher et à persévérer. Il y a une lumière au bout du tunnel. Je remercie tous ceux qui ont cru en moi.

Yvan Giraldeau

Père de François Giraldeau


Je suis un père très fier d’avoir pu établir une continuelle relation de confiance et d’entraide avec mon filset ce, depuis son tout jeune âge. Je me souviens de l’avoir encouragé à poursuivre ses études malgré les échecs et les difficultés rencontrées au primaire et au secondaire. Mon gars a 49 ans aujourd’hui. Il a une carrière qu’il adore et même si j’ai 79 ans, il continue toujours de m’appeler pour me demander conseil à propos de choses qui sont à ses yeux comme de gros points d’interrogation. Comme père, j’ai toujours considéré qu’un enfant vient au monde avec une mission qui lui est propre et que je me dois de pouvoir recevoir son message indépendamment de son âge et de son quotient intellectuel. Si on n’est pas ouvert à lui, on ne recevra jamais ce qu’il vient apporter pour nous faire grandir nous-mêmes. Je me suis donc toujours efforcé d’accompagner mon grand tel qu’il était, tel qu'il est et tel qu'il sera.

Oui, en tant que parents, enseignants et éducateurs nous pouvons agir.
Ensemble, je pense, nous pourrons inspirer le meilleur chez nos jeunes.



Angel

Client au Carrefour jeunesse-emploi de Laval


J’ai commencé mon DEP en infographie en août 2020, en pleine pandémie. Ce n’est pas toujours facile, surtout quand on doit dealer avec non seulement le stress habituel de l’école, les examens, les dates limites de remise des travaux, etc., mais aussi le poids constant d’une pandémie et le nombre de cas montant à chaque jour. Ce n’est pas toujours facile, mais je sais que ça va valoir la peine. Je sais que demain va être impacté par les efforts que je mets aujourd’hui. Peut-être que parfois, ça ne me tente pas, j’en ai marre, j’aimerais pouvoir avoir un break, mais j’essaie de me rappeler que si je continue à me botter le derrière et à avancer à chaque jour, chaque moment négatif va se transformer en fierté d’avoir réussi à passer au travers. Je pense que c’est ça l’important, de se concentrer sur le futur, de se dire : « Oui, c’est chiant, mais j’ai un futur qui m’attend. »


C’est aussi important de ne pas s’isoler parce qu’on n’est pas seul dans ce que l’on vit en ce moment. Je pense qu’une des choses qui fait en sorte que je réussis à sortir du lit le matin, c’est de savoir que je fais partie de toute une classe d’élèves qui vivent exactement la même chose que moi et qu’on se tient les coudes au travers de la misère. On se donne des trucs et astuces entre nous et on s’entraide le plus qu’on peut. Non seulement ça, mais il y a aussi les profs sur qui je peux compter s’il y a un problème. Il ne faut pas avoir peur d’aller chercher de l’aide, de se sentir vulnérable dans les moments difficiles et de bien s’entourer, même si ça doit être fait à distance.

Ce que l’on vit en ce moment, c’est temporaire. C’est un moment chiant à passer, mais il va passer. On a tous un futur qui nous attend et c’est important de ne pas lâcher avant de l’atteindre. Dans mon cas, j’essaie de me concentrer sur chaque petite victoire, chaque moment de fierté après avoir remis un travail qui a été chiant à faire, chaque vendredi soir où je suis content d’avoir passé au travers de la semaine, chaque pas fait vers le futur.



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